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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/189

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chicorée amère, & les écrevisses. S’en tenir là sans employer autre chose. La plûpart des remedes qu’on met en usage pour procurer aux jeunes personnes, l’évacuation dont il s’agit, sont des remedes brûlans, tels que la sabine, l’écorce de bigarrade, l’absynthe, & autres semblables, qui, au lieu d’assouplir & de dilater les vaisseaux, les crêpent, les froncent, les resserrent en les picotant. Il est vrai que ces remedes poussent ; mais en poussant ils diminuent le diamêtre des conduits, en sorte que ces conduits, faute de prêter, ne peuvent donner issuë au sang qui se présente avec effort, ce qui fait une contrariété très-préjudiciable ; le sang est poussé, les vaisseaux par où il doit s’échapper, sont rétrécis ; que doit-il arriver de ce combat ? Meres qui avez des filles qui commencent à être dans l’âge convenable à cette évacuation, gardez-vous bien de rien précipiter, aidez la nature par des remedes qui détrempent les humeurs trop épaisses, & qui assouplissent les vaisseaux trop tendus, vous agirez alors de concert avec la nature, & la nature agira de concert avec vous : seul moyen de vaincre le mal. On ne commande à la nature qu’en lui obéïssant.