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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/218

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à pousser, ou parce que le suc nourricier dont elles ont besoin pour prendre leur prompt accroissement, & diviser, sans lenteur, la gencive qu’elles doivent percer, ne leur est pas porté avec assez de force, ou parce que le corps de la dent est d’une consistance trop molle, pour pouvoir faire aisément cette division ; ou enfin, parce que les fibres des gencives étant trop flasques, & prêtant plus qu’il ne faut, s’étendent par l’effort de la dent, au lieu de se rompre. Ces trois causes concourent quelquefois ensemble ; quelquefois il n’y en a que deux, & quelquefois il ne s’en trouve qu’une. Mais soit qu’il n’y en ait qu’une, ou qu’il y en ait plusieurs, il résulte toûjours de-là, un tiraillement des gencives, qui doit exciter des douleurs cruelles aux enfans, & qui prolonge quelquefois leur supplice des semaines entieres ; ce qui réduit un enfant à passer les jours & les nuits sans repos. Ces douleurs accompagnées de veilles, empêchent le lait qu’ils succent de se digerer ; ce lait non digéré se tourne en sérosités piquantes qui agacent les intestins, excitent des tranchées accompagnées de cours de ventre, & causent même quelquefois, des convulsions par l’irritation violente qui