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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/219

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se fait dans le genre nerveux. Le peu de suc nourricier qui se produit, & qui devroit entrer dans les vaisseaux lactés, est dérobé par le cours de ventre, & le corps frustré de nourriture, tombe dans un desséchement, ou que la mort suit de près, ou qui met les dents hors d’état d’acquerir la force nécessaire pour sortir sans peine ; or dans ce dernier cas, il est difficile qu’elles puissent parvenir à être bien formées, bien arrangées, & d’une belle venuë ; elles préparent cependant la place à celles qui doivent leur succeder ; & c’est de cette place bien préparée que dépend l’arrangement des dents secondaires qui doivent rester toute la vie.

Ce que je dis de la cause qui nuit à la sortie des dents devancieres, est un peu différent de ce qu’on entend dire d’ordinaire là-dessus aux Gardes, aux Sages-femmes & aux Nourrices, qui croyent que pour faciliter l’issuë des dents, il faut toûjours recourir à des émolliens, & qui employent dans ce dessein, la cervelle de liévre, le sang de crête de coq, & autres choses aussi bizarres, s’imaginant que cette cervelle & ce sang, appliqués sur les gencives, les ramollissent.