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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/289

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tous les vices de prononciation ci-dessus, pourvû qu’ils ne procèdent pas d’une mauvaise conformation de la langue, il n’y a rien de mieux, pour les corriger dans un enfant, que de se donner la peine de prononcer en sa présence, avec une extrême lenteur, les mots qu’il prononce mal, & d’employer à cela, des mois entiers s’il en est besoin. Mais il faut, à mesure que vous les prononcez devant lui, les lui faire prononcer après vous, afin qu’il vous imite.

Si vous voyez qu’il n’ait pas la langue assez libre, donnez-lui à prononcer des mots difficiles, fabriquez-en même, s’il le faut, & l’aidez à les articuler. Faites-lui de cela un divertissement, & y attachez quelque récompense.

Quand il sera avec d’autres enfans de son âge, proposez-leur ces mots difficiles, & que celui qui, en les prononçant, manquera en quelque chose, donne des gages, & subisse une pénitence pour les r’avoir. Vous viendrez bien-tôt à bout par-là, de délier la langue de votre enfant, parce que cet exercice le divertira. Le mot de vicissitude est un très-bon mot à faire prononcer vingt & trente fois de suite à un enfant : Il dira d’abord vissitude, parce qu’il se pressera