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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/337

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III.

Ce qui montre bien le pouvoir de l’exercice, c’est l’avantage de la main droite sur la gauche. D’où vient en effet qu’elle est supérieure en force, si non de ce qu’elle a été accoutumée à de plus grands exercices ? Mais si la main droite, objectera-t-on, tenoit du sur-plus d’exercice auquel elle a été accoutumée, le sur-plus de force dont elle joüit, il s’ensuivroit que l’œil droit & la jambe droite ne devroient pas avoir plus de force que l’œil gauche & la jambe gauche ; ce qui est cependant contraire à l’expérience. Je réponds que si l’œil droit & la jambe droite, sans avoir éprouvé plus d’exercice, ont néanmoins plus de force, que l’œil gauche & la jambe gauche, c’est que les esprits animaux déterminés par l’exercice surabondant de la main droite à venir en plus grande quantité vers le côté droit, refluent sur toutes les parties de ce même côté, & par conséquent sur l’œil & sur la jambe. Il y a des peuples chez lesquels les enfans sont élevés à se servir de la main gauche, comme ils sont élevés à se servir ailleurs de la droite, & les nourrices ne souffrent pas qu’ils prennent d’une autre main que de la gauche la plûpart