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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/350

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Tout le monde ne peut pas suivre cette régle ; tels sont ceux qui gagnant leur vie à la sueur de leur front, sont contraints de travailler sans cesse. Ces gens-là cependant ne laissent pas de se soutenir au milieu de leurs travaux continuels, & leur santé s’en trouve même si peu altérée, que lorsque quelques-uns d’eux se voyant parvenus à meilleure fortune, veulent mener une vie plus tranquile, ils ne manquent point d’être attaqués de diverses infirmités, dont ils ne peuvent se délivrer parfaitement, qu’en se remettant à leur premiere vie. Admirons cela la Providence divine, qui, en condamnant l’homme au travail en punition de son péché, l’a condamné à une peine, dont il retire d’ailleurs de si grands avantages.

Au reste, ce n’est pas à l’homme seulement que l’exercice est bon, tous les animaux en ont besoin, sans excepter ceux même qui sont les plus lents, & les plus endormis de leur nature, tels que les limaçons & les loirs. Il n’est pas jusqu’aux vegetaux qui puissent se passer absolument d’exercice. Cet exercice consiste dans l’agitation que le vent donne à leurs branches & à leurs feüilles, agitation qui empêche la seve de se rallentir dans son cours, & qui l’aide à circuler. La plus basse violette, comme le plus haut chêne, aime cette agitation des vents.