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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/46

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qu’on voit l’argent, le cuivre & le fer, se réduire en fils aussi menus que l’on veut, selon le plus ou le moins de largeur des trous de la filiere par lesquels on les fait passer. C’est ainsi que se forme le fil d’archal, les cordes d’épinettes, les fils d’or & d’argent. Le cheveu est une plante, il est vrai ; mais cette plante ne laisse pas de prendre la figure de l’espace dans lequel elle entre. J’ai vu une grande & longue asperge qui, pour avoir cru à l’étroit, entre deux grosses pierres plates, étoit toute plate comme du carton ; elle avoit un poulce & plus de largeur.

Les ongles sont de la même matiere que les cheveux, ce n’est que la forme des trous de la filière par lesquels la matiere des ongles passe, qui leur fait prendre la forme plate qu’ils ont. Il en est de cela comme de l’asperge dont je viens de parler. Aussi a-t-on vû des gens avoir des cornes à certains doigts, au lieu d’ongles. On lit dans la Bibliothèque Anatomique du célèbre Médecin Manget. l’histoire d’une femme dont les ongles des pieds étoient en façon de corne de Bélier, & presque de la longueur de deux doigts. Il y est aussi fait mention d’une fille qui avoit aux orteüils, des