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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/47

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cornes plus longues que les orteüils même d’où elles sortoient, lesquelles tomboient plusieurs fois l’année, & renaissoient au bout de huit ou dix jours. Mais ce qui fait bien voir que les cheveux ne sont que de la corne, c’est la qualité de la fumée qu’ils rendent quand on les brûle. Cette fumée a la même odeur que celle que rendent les ongles que l’on brûle, il n’y a point de différence. Le poil des bêtes à corne rend aussi sur le feu, la même odeur que les cornes.

Il s’agit à présent de voir comment le front peut être préservé des excroissances dont il s’agit, & par quel moyen, lorsqu’elles sont venuës, on peut y remédier. Si celle qui étoit sortie à la tête de ce paysan[1], dont parle Mezeray, n’avoit pas été d’abord négligée, comme il y a bien de l’apparence qu’elle le fut, veu la condition pauvre du sujet, peut-être n’auroit-elle pas eu de suite. Quoiqu’il en soit, voici comment cette difformité peut être prévénuë, dès qu’on a lieu de la soupçonner. Elle s’annonce d’abord par une petite grosseur qui fait soulever la peau, & qui resiste au toucher. Il faut, aussi-tôt qu’on

  1. Voyez ci-dessus page 32.