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Page:Andry - L’Orthopédie, tome II.djvu/57

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marque d’un fort méchant homme[1], » Voilà comme M. de Voiture raille Messieurs les Physionomistes au sujet des sourcils joints. Nous ajoûterons qu’Auguste les avoit ainsi[2], ce n’étoit cependant pas un méchant homme.

Au reste, il ne faut pas confondre les sourcils joints dont il s’agit, avec ces sourcils joints qui viennent de ce que l’on fronce le front, & qu’on approche, par ce moyen, les deux sourcils l’un contre l’autre. Dans ce dernier cas, si les sourcils sont joints, ce n’est pas que l’entrecil soit couvert de poil, comme les sourcils ; mais c’est qu’il est caché par les rides du front, lesquelles rapprochent les deux têtes des sourcils l’une contre l’autre comme chacun peut s’en convaincre en ridant le front devant un miroir. Or, alors la jonction des sourcils venant de ce que l’on fronce le front, & ce froncement étant ordinaire aux personnes reveuses & mélancoliques, il n’y a rien d’absurde à dire, en parlant de ces sortes de sourcils, qu’ils sont la marque, je ne dis pas d’un méchant homme, car c’est aller trop loin, mais d’un homme

  1. Voir quatriéme Lettre.
  2. Suet. in August.