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Page:Andry de Boisregard - De la Génération des vers, 1741, tome I.djvu/136

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en abondance, qu’il n’y a pas une fleur de cette plante, dans le fond de laquelle on ne trouve cinq à six Vers fort vifs. Ces Vers sont blancs, longs & ronds, & quand ils ont demeuré quelques jours dans la fleur ils deviennent féves. Ces féves ou coques sont noires, & après plusieurs jours il en sort de chacune une Mouche, dont les ailes sont marquées de taches jaunes, leurs têtes sont assez grosses, & ce qu’il y a de remarquable, c’est qu’on voit ces têtes s’allonger, se raccourcir, diminuer & grossir comme une vessie dans laquelle on introduiroit du vent, & d’où ensuite on le retireroit, ce qu’on observe très-sensiblement avec le microscope. Quand cette Mouche sort de sa féve, elle tire d’abord sa tête dehors, ensuite deux jambes, puis les autres avec les aîles & le reste du corps. C’est quelque chose de curieux que les efforts qu’elle fait pour se dégager de sa prison. Elle est bien deux heures dans ce travail, & j’ai eu la patience de m’en donner le spectacle. La féve ou coque, comme j’ai dit, est noire