Aller au contenu

Page:Anglas de Praviel - Scènes d’un naufrage ou La Méduse.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toutes les manières, nous sommes perdus, si les Maures veulent notre perte ; que, d’ailleurs, ils ont un véritable intérêt à nous conduire au Sénégal, et, qu’enfin, la confiance est le seul moyen de salut.

» La peur fait que tout le monde nous suit. Nous trouvons dans le camp du lait de chameau et du poisson sec ou plutôt pourri, Nous n’étions pas sûrs de trouver toujours si bonne auberge sur la route.

» Nous nous couchons sur notre lit accoutumé, c’est-à-dire, étendus sur le sable. On se repose jusqu’à minuit.

» On prit quelques ânes pour la famille Picard et pour quelques hommes que la fatigue avait mis hors d’état d aller plus loin.

» Le 10 juillet, vers les six heures du matin, nous marchions sur les bords de la mer, quand nos conducteurs nous prévinrent d’être sur nos gardes et de prendre nos armes.

» Je saisis mon couteau ; on rallie tout le monde.

» Le pays était habité par des Maures pauvres et pillards, qui n’auraient pas manqué d’attaquer les traînards. La précaution était bonne.

» Quelques Maures se montrent sur les dunes ; leur nombre augmente et bientôt surpasse le nôtre.

» Pour leur en imposer, nous nous mimes en rang sur une ligne