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Page:Anicet, Ponson du Terrail, Blum - Rocambole-IA.djvu/12

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ANDRÉA.

Et pourtant, tu n’as pas su découvrir où était l’argent…

VENTURE.

Il y avait bien là une caisse ; je l’ai visitée dans tous les coins et recoins, et je n’y ai vu que quelques rouleaux d’or que j’ai respectés, bien entendu ; le magot est donc ailleurs.

ANDRÉA.

Et tu ne sais plus rien deviner, tu ne sais même plus surveiller, car une lettre a pu arriver au comte il y a huit jours sans être interceptée, et cette lettre devait être importante.

VENTURE.

Oui, car elle a comme transformé le bonhomme qui parlait de quitter Paris, de voyager.

ANDRÉA.

C’est alors que je me décidai à brusquer l’affaire. Le comte, se sentant gravement malade, devait vouloir mettre ordre à ses affaires… Il a écrit en effet à maître Aubernon, notaire, qu’il aurait à lui confier un testament olographe… il riait trop facile de prendre la place de maître Aubernon… Je viens donc recevoir ce testament, qui m’apprendra enfin où sont les millions que je convoite.

VENTURE.

Voilà M. le comte ! (Bas, à Andréa, pendant que te comte entre.) Tu vois que la dose avait été bien calculée !


Scène VII

Les Mêmes, LE COMTE, GERTRUDE.
Le comte, vieux, mais brisé plus encore par la douleur que par l’âge, entre soutenu par Gertrude. Il est vêtu d’une longue robe de chambre de basin blanc, et d’un pantalon à pieds de la même étoffe. Du geste il renvoie Gertrude et Venture, et se laisse tomber sur le fauteuil, en faisant signe au faux notaire de prendre un siège et de se placer près de lui.
LE COMTE.

Je suis étranger à Paris, monsieur ; j’avais fait appeler maître Aubernon uniquement parce que son étude était voisine de cet hôtel.

ANDRÉA.

Maître Aubernon est lui-même très-souffrant et m’a prié…

LE COMTE.

C’est bien, monsieur ; les fonctions officielles que vous remplissez me garantissent votre honorabilité… Je vous