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Page:Anicet, Ponson du Terrail, Blum - Rocambole-IA.djvu/52

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WILLIAM.

Eh ! eh ! voilà la noblesse et tes millions un peu compromis.

ROCAMBOLE.

Oui ! ça se complique…

WILLIAM.

Et tu crois tout perdu, n’est-ce pas ?

ROCAMBOLE.

Non !

WILLIAM.

Selon toi, que faut-il faire pour se tirer de là ?

ROCAMBOLE.

Un coup hardi et un voyage : se défaire ici de M. Armand, et aller à sa place à Marseille, montrer au major Gordon le portrait qu’on aura pris.

WILLIAM.

Hum ! pas mal ! Mais comment se défaire de cet homme qui peut tout te prendre, jusqu’à ta fiancée ?

ROCAMBOLE.

Mademoiselle Baccarat aime M. Armand ; vous allez vous servir d’elle pour tendre un piège au jeune homme.

WILLIAM.

Bien, cela.

ROCAMBOLE.

Savez-vous où l’attirer ?

WILLIAM.

Pas encore.

ROCAMBOLE.

Je le sais, moi.

WILLIAM.

Bravo !

ROCAMBOLE.

Je connais à Bougival une auberge écartée de toute habitation et qu’on appelle l’auberge Rouge… Une porte de derrière ouvre sur le chemin de hallage… un petit bateau y est toujours à la disposition des habitués qui ont quelque raison pour aller chercher, la nuit, un refuge dans l’île de Croissy… Attirez là M. Armand.

WILLIAM.

Dans un cabaret, ce serait impossible ; mais… je me souviens… oui, c’est bien à l’île de Croissy qu’ont commencé les amours d’Armand et de Baccarat. Le piège peut être