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Page:Anicet, Ponson du Terrail, Blum - Rocambole-IA.djvu/6

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VALENTIN.

Monsieur peut bien attendre quelques minutes… (On sonne.) Tiens ! une visite…

GERTRUDE.

C’est M. Aubernon, peut-être…

VALENTIN, à part.

Ça m’étonnerait !…

GERTRUDE, qui est allée ouvrir.

Tiens ! c’est madame Fippart, notre lingère… Entrez, madame Fippart, entrez…


Scène III

GERTRUDE, MADAME FIPPART, VALENTIN.
GERTRUDE.

Je vous attendais hier.

MADAME FIPPART.

Je suis un peu en retard, c’est vrai… mais voilà tout votre linge en état… Pour ça, nous avons bien travaillé, Cerise et moi.

VALENTIN.

Cerise ?..

MADAME FIPPART.

C’est ma nièce… ma consolation ! sans elle, je ne sais pas ce que je deviendrais… sans elle, je n’aurais pas pu faire votre ouvrage. Mes yeux ne sont plus ce qu’ils étaient… J’ai tant pleuré !…

GERTRUDE.

Oui, je sais, vous avez perdu votre mari, il y a quatre ans, et c’était un digne homme.

MADAME FIPPART.

Ah ! madame, c’était l’honneur, la probité même ; avec ça l’amour du travail ; aussi mon homme était le modèle de l’atelier. Il gagnait de bonnes journées, nous avions des économies, nous étions heureux… Le bon Dieu me l’a repris.

GERTRUDE.

Et il vous a laissé votre fils, un garnement dont vous n’avez pu rien faire ; on l’a chassé de partout, et il vous a mangé ce que vous aviez ; il vous a volé…