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Page:Anicet, Ponson du Terrail, Blum - Rocambole-IA.djvu/80

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CARMEN.

Il n’y a qu’une esquisse à notre exposition, et elle a été donnée par M. Armand.

MADAME CHARMET.

C’est bien cela, mademoiselle ; j’offre mille francs de ce dessin.

CARMEN.

Je ne vous aurais pas demandé la moitié de cette somme… Au nom de nos pauvres, je vous remercie, madame.

MADAME CHARMET.

Cette esquisse est pour moi un trésor, mademoiselle. C’est le souvenir d’un passé perdu. Pauvre Armand ! je le vois encore faisant chez moi ce dessin, son dernier ouvrage, peut-être !

CARMEN.

Son dernier ouvrage ! M. Armand a-t-il donc renoncé à la peinture ? Est-ce pour cela que, depuis deux mois, il a cessé de venir me donner des leçons ?

MADAME CHARMET.

Vous ne le verrez plus, mademoiselle.

CARMEN.

Il est parti ?

MADAME CHARMET.

Il est mort !

CARMEN.

Mort ?… Armand ?… Oh !… non… non… on vous a trompée, madame : aujourd’hui, tout à l’heure, j’ai eu des nouvelles d’Armand.

MADAME CHARMET.

C’est impossible !

CARMEN.

Un inconnu est venu payer, de sa part, je ne sais quelle dette, en annonçant qu’Armand avait quitté Paris pour n’y plus revenir !

MADAME CHARMET.

Qui vous a dit cela ?

CARMEN.

Un honnête garçon nommé Jean, qui habile la même maison que M. Armand…

MADAME CHARMET.

Cet inconnu doit être un des complices du meurtre.