Page:Anicet, Ponson du Terrail, Blum - Rocambole-IA.djvu/99

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BACCARAT.

À moi !… au secours !… au meurtre !…

ROCAMBOLE.

Oh ! j’étoufferai la voix. (Il lève la main qui tient le poignard et va frapper Baccarat ; mais, à ce moment, un rayon de Lune éclaire la scène. Baccarat a pu voir le coup qui la menace ; par un effort suprême, elle se dégage encore de la main gauche de Rocambole qui l’étreignait. Mais, au lieu de fuir de nouveau, c’est elle qui s’élance sur Rocambole ; de ses deux mains, elle saisit la main droite de Rocambole, et cherche à arracher le poignard qui est dans cette main.)

BACCARAT.

Puisque je n’ai pas d’arme, je l’arracherai la tienne, assassin !

ROCAMBOLE.

Mais c’est le démon que cette femme-là ! (Il cherche à dégager sa main et son poignard ; mais Baccarat se laisse traîner par Rocambole et ne lâche pas cette main, qu’elle déchire et qu’elle mord.)

BACCARAT.

Non ! tu ne me tueras pas… je sauverai Armand… À moi !… au secours ! (On entend frapper à la porte du fond.) Ah ! On m’a entendue… on vient à mon aide… Au secours ! Brisez… enfoncez cette porte. (À ce moment, la porte est enfoncée et Jean paraît au fond ; le vestibule est éclairé. Baccarat jette un cri de joie et de délivrance et court à son libérateur.) Ah ! vous m’avez sauvée !…

JEAN.

Sauvée ?… Ah ! j’ai donc eu de la chance une fois !