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Page:Anonyme - Florence de Rome, tome 1.djvu/201

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ROMAN DE FLORENCE DE ROME


Qu’a deus freres je voise le mien coer aliant ;
fol. 222 v°Je fianchay vo frere, Esmeré le poissant,
1950N’est pas drois qu’enviers vous je me voize donnant.
— Bielle », che dist Millon, « vous parléz pour noyant !
Se mes freres ala vostre corps affant,
Il ne gut pas o vous ne n’en fist son conmand,
Et on dist bien souvent et va on recordant
1955Que fanme fianchie par fianches durant
N’est prise ne laissie, car encontre disant
Voit on c’on va souvent fianches departant,
Si que vous poéz bien faire ce couvenant. »
Et Flourence respond, qui le coer ot dolant :
1960« De ceste chose chi je m’iray conssillant. »
Quant Milles l’entendi, la thieste va clinant.


LXIV[1]

Milles fu moult dolans, quant le parolle oÿ.
De la bielle Flourenche esranment se parti ;
Il vint ens ou palais, s’encontra devant lui
1965Agrevain le courtois, qui le coer ot mary.
« Sire Agrevain », dist il, « or entendéz a my :
Couvient a my Flourence, qui le coer a noury.
C’or m’en voeilliés aydier, pour Dieu je vous em pri,
Et parléz as barons, qui tant sont agensi !
1970Je vous ay en couvent, sur Dieu qui ne menti,
Que je l’aray viers vous loialment desiervy.
— Sire, je le feray », Agrevain respondi,
À ycelle parolle de Mille se parti
Et jura coiement : « Foy que doy saint Remy,
1975G’iray a l’apostolle et li aray gehy
Conment enssi avéz vostre frere traÿ,
Car on dist vraiement, et je le croy enssi,
Qu’en voir n’est mie mors et que gens l’ont saisi ;

    1949 fiancheray — 1958 ques v.

  1. 1967 Le second a est répété — 1970 qui oncquez — 1972 a. si — 1974 que je — 1978 Quauenra nest.