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Page:Anonyme - Huon de Bordeaux, chanson de geste.djvu/112

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Sommaire.

d’Agrapart, qui se rend à merci. — Jérôme profite de ce moment favorable pour avouer à Gaudisse qu’il l’a abusé en s’annonçant comme son neveu. Sa ruse lui est pardonnée. — Agrapart se jette aux pieds de l’amiral et lui rend hommage. P. 194-197.

Pour fêter le vainqueur, Gaudisse le fait asseoir à sa table à côté de lui. « Huon, dit-il, quel est ton dessein ? Veux-tu retourner en France ou rester avec moi ? » Huon se dispense de lui répondre, fait apporter son hanap, le lui montre vide, d’un signe de croix le remplit et le lui présente. Dès que l’amiral y a porté la main le vin a disparu. Gaudisse croit à un enchantement ; Huon le détrompe et lui apprend que nul ne peut boire dans le hanap s’il n’est pur et sans péché. « Ayez pitié de votre âme, amiral, je vous en conjure, lui dit-il, croyez en Dieu, le roi de majesté, et laissez là Mahomet, qui ne sait ni ne peut rien, sinon vous allez voir envahir cette bonne cité. — L’entendez-vous, dit l’amiral, ce diable incarné que j’ai tenu en prison, et qui maintenant se vante de me faire tuer ? Par Mahomet, je voudrais bien savoir où ils sont ceux qui viendront à son aide ! — Ainsi, vous ne changerez pas de sentiment ? reprend Huon. — Non, réplique l’amiral. — Hé bien, dit Huon, vous vous en repentirez. » — Il saisit son cor, en sonne, et bientôt Oberon entre dans Babylone à la tête de cent mille hommes. — Huon, en le revoyant, se jette à son cou et lui témoigne sa reconnaissance. — Le nain fait saisir l’amiral et le livre à Huon. — Dans le même temps, les chevaliers d’Oberon se répandent par la ville et massacrent les païens qui refusent de se convertir. Plus de deux mille sont épargnés qui reçoivent le baptême. — « Sire, dit Huon à l’amiral, croyez en Dieu ou vous allez mourir. —