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Page:Anonyme - Huon de Bordeaux, chanson de geste.djvu/113

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Sommaire.

Mahomet est mon Dieu ; je me laisserai tuer plutôt que de l’abandonner. — Huon, que tardes-tu ? s’écrie Oberon, prends la tête de ce félon mécréant, et tu pourras t’acquitter envers Charlemagne. » — Huon obéit : d’un coup d’épée il abat la tête de Gaudisse, lui coupe la barbe et lui arrache quatre machelières. De ces dépouilles dépend sa vie : il prie Oberon de les mettre en lieu sûr. — Un souhait du nain les enserre dans le flanc de Jérôme, où elles sont cachées au-dessus de sa hanche de façon à ne lui faire aucun mal. P. 197-199.

« Huon, dit le nain, il faut que je retourne à Monmur : tu vas emmener avec toi la fille de l’amiral, la belle Esclarmonde ; je te défends sur ta vie de partager sa couche avant de l’avoir épousée à Rome, sinon tu verras fondre sur toi d’inexprimables malheurs. » — Huon promet d’obéir, prend congé d’Oberon et s’embarque sur un admirable chaland que le nain lui a fait préparer. — Une fois en mer, il se repent de sa promesse et ne tarde pas à y manquer, malgré la résistance d’Esclarmonde. À peine a-t-il commis cette faute qu’une horrible tempête s’élève et brise son navire. Huon et Esclarmonde échappent seuls au désastre et sont jetés par les flots sur une île où viennent aborder des marins qui reconnaissent Esclarmonde. « Vous avez fait tuer votre père, lui disent-ils, vous en serez punie par votre oncle Yvorin, auprès duquel nous allons vous conduire, et qui vous fera brûler. Et vous, ribaud, disent-ils à Huon, vous aurez la tête coupée. » Ils se contentent, toutefois, de l’abandonner dans l’île, les yeux bandés et les poings liés, et lui enlèvent Esclarmonde. — Le vent les pousse vers la tour d’Aufalerne, où ils prennent terre malgré eux. — Le roi Galafre, sire d’Au-