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Page:Anonyme - Huon de Bordeaux, chanson de geste.djvu/98

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Sommaire.

répond Geoffroy ; mais, sur le point d’obéir, il se prend à songer au crime qu’il va commettre. Il se rappelle que jadis il a dû la vie au père de Huon ; c’est l’occasion de s’en montrer reconnaissant. Il court à la prison où sont renfermés cent quarante français : « Seigneurs, leur dit-il, voici le jour de votre délivrance ! Si vous avez du cœur, Jésus vous viendra en aide. » — Les Français sont prêts à tout pour mettre fin à leur captivité. Geoffroy leur fait connaître la trahison que le duc prépare, et les convie à la vengeance. Il leur donne des armes, les conduit au palais, et ce sont eux qui répondent au cri du duc lorsqu’il appelle ses chevaliers pour frapper son neveu. Ils se rendent maîtres du palais ; mais le duc, qui leur a échappé, revient bientôt les assiéger avec quatre cents des siens. Il a déjà réussi à abattre une des tours de son château, lorsque le prévôt Hondré lui remontre la folie d’une telle entreprise et lui conseille de promettre la vie sauve à Huon et à ses compagnons pour les décider à rendre le palais. Le duc feint d’accepter cette proposition et charge Hondré lui-même de la porter aux assiégés. Mais, loin de s’acquitter de son message, le prévôt encourage Huon à tenir tant qu’il pourra et lui rend son cor d’ivoire. Huon le fait retentir d’une telle force que le sang lui jaillit de la bouche. À l’instant même les assiégeants commencent à chanter et les assiégés à se mettre en danse. — Arrivée d’Oberon avec cent mille hommes en armes. — Massacre des Sarrasins qui refusent de se convertir. — Le duc Eudes demande grâce à son neveu, mais Huon lui coupe la tête et la pend au mur de la ville. P. 128-135.

« Maintenant, dit Oberon, tes désirs sont accomplis ; je m’en retourne, mais je ne puis te cacher que