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Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/163

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la conqueste de la bretaigne

N’y ot à nul jour nulle si grant bataille !
Nesmes ly roys tint l’espée qui taille,
Ce qu’il atteint ne peut defendre maille,
725Tout le pourfant juques en la couraille !
Maint Sarrazin y meurt et y baille.
N’y a Françzoys qui les payens n’asaille,
De Sarrazins y font moult grant mortuaille ;
Maint Franczoys ont tué mort la chenaille.
730Bien font Aray viquens à Cornouaylle
Et les Bretons, n’y a nul qui defaille.

XII

GRant fut l’estor plainier et aduré ;
Tout tentissoit et les champs et les pré.
Ceulx de Bretaigne s’y sont moult bien prouvé,
735Qui d’eulx venger ont [moult] grant talenté
Du roy Aiquin le riche amiré (fo 14)
Qui de Bretaigne les a desherité.

Illec estoit le bon conte Ripé,
Quens est de Doul la mirable cité ;
740Thehart de Rennes s’y est moult bien prouvé ;
Et dom Conayn de Leon le sené,
Qui en son escu porte un leon doré,
Et sy y est sere Aray de Mené ;
Et Baudoin de Nantes la cité ;