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Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/37

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introduction

l’original. Il serait donc impossible de fixer la date de l’ouvrage avec les seules ressources d’un texte aussi défiguré.

La versification fournit davantage. Nous rencontrons en effet quelques laisses qui ont conservé des traces d’assonances, ce qui nous permet de ranger cette chanson parmi celles de l’époque où l’assonance n’a pas encore été complètement chassée par la rime.

Ceci nous amène à l’examen d’une autre question. Le copiste avait-il sous les yeux l’œuvre d’un auteur unique ou un travail qui était déjà le résultat de plusieurs interventions ? En d’autres termes, avons-nous simplement une mauvaise copie de la seule version qui ait existé, ou la rédaction que le scribe du XVe siècle nous a conservée tant bien que mal n’était-elle que le remaniement d’une chanson plus ancienne ? Nous croyons avoir une preuve matérielle de ce remaniement : une des laisses où subsistent des assonances est précisément l’avant-dernière du poème, et l’inachèvement de la mise en rime à la fin des chansons a été signalé [1] comme un des signes de l’interpolation. De plus on ne s’explique la présence d’un certain nombre d’alexandrins au milieu des déca-

  1. Gaston Paris, Alexis, Rédaction rimée, p. 264.