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Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/38

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xxxii
introduction

syllabes que si l’on admet qu’un second travail ait modifié la mesure primitive [1]. Les chansons où se rencontre cette particularité sont toujours considérées comme de seconde main [2].

Nous rapprocherons de ces faits différents caractères qui accusent l’allongement, le délayement, tels que la disproportion des laisses entre elles, l’accroissement exagéré des tirades masculines de rime facile, la longueur démesurée des prières ; enfin le contraste entre la rapidité des événements dans les cinq cents derniers vers et la lenteur de l’action dans les deux premiers tiers de la chanson. L’existence d’une version antérieure nous paraît donc certaine.

On ne peut savoir si cette œuvre était en assonances pures ou, comme il est plus probable, dans l’état intermédiaire du mélange de l’assonance et de la rime, mais à un degré plus rapproché de l’ancien système que celle qui nous a été conservée.

Quel qu’ait été l’original, il est certain par sa date qu’il devait appliquer les règles rigoureuses de l’ancienne poésie. La Conquête de la Bretagne

  1. Cf. Huon de Bordeaux, note des v. 12-13.
  2. L’emploi abusif des mots imparisyllabiques dans les v. 378, 738, 1003, 2503, etc., est encore peut-être une preuve de remaniement.