Aller au contenu

Page:Anonyme - Le roman d'Aquin ou La conquête de la Bretaigne par le Roy Charlemaigne.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
liii
introduction

des marches de Bretagne [1]. Un autre fait réel, la création par Charlemagne des gouverneurs de Vannes [2], auxiliaires des préfets de frontière, a pu entrer également dans la légende carolingienne de cette province.

Quoique le texte fasse une allusion directe à la mort de Roland [3], il n’en ressort pas nécessairement que l’auteur ait connu la Chanson de Roland elle-même ; il en constate une fois de plus la popularité. Il est à remarquer qu’il ignore complètement le faux Turpin. Il n’eût pas manqué, s’il l’eût connu, d’y emprunter les Arastagne et les Hoël de Nantes pour parfaire sa nomenclature des héros bretons.

Si l’on ne consultait que l’analogie de style et l’imitation de détail, il faudrait ajouter aux données épiques possédées par le poète, la connaissance de la chanson d’Aliscans. La comparaison des laisses de même finale des deux chansons, rend évidente la similitude d’un très-grand nombre de vers et de tournures. D’autre part, la vogue d’Aliscans pourrait faire croire à un emprunt direct. La nature même de ces

  1. « In quo prælio… Hrodlandus Britannici limitis præfectus… interficitur. » Eginhard, Vita Karoli M. Historiens, V, 93, A.
  2. D. Morice, I, 25-28.
  3. Vers 708 et sts.