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Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/136

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Préface.

me paraît donc une solution presque forcée, presque inattaquable du problème. Je justifie d’ailleurs s’agiut par ce vers de Philippe Mouskes :

D’un fil s’agiut, s’ot nom Guillaumes.

J’ai dit en quel équipage Varocher accompagne la reine. Il semble si étrange, qu’on le tient pour fou :

Por li baston qu’el oit groso e quaru
E por li çevo q’el oit si velu. (P. 112.)


Le second de ces deux vers est à peine modifié, et le premier ne serait pas plus difficile à restituer, n’était le mot quaru, qui est un barbarisme. Pourquoi donc, en dehors de l’orthographe, le compilateur italien s’est-il borné à cette seule modification ? C’est qu’il ne pouvait rien trouver de plus simple et de plus clair que le texte français, à l’exception d’un mot auquel il a jugé à propos de substituer quaru. Et quel était ce mot, qui, si je vois juste, devait être de deux syllabes, terminé en u, et d’une signification équivalente à celle de quaru ? C’était costu ou cornu. On disait bâton costu ou bâton cornu aussi bien que bâton carré, au sens de bâton noueux, qui a des côtes, qui n’est point rond[1]. Comme carré ici est rejeté par la rime, c’est costu qu’il faut lire plutôt que cornu, car cornu se retrouve en italien

  1. Voir aux notes, sur la page 112. — Bâton carré se lit à la page 114 de notre poëme, où j’ai pu le conserver parce que la rime l’admet.