deux mots introduits là par le compilateur italien. Galon[1], au sens de côté, de flanc, n’a jamais été français, et poltron n’était pas en usage au temps où fut composée la chanson de la Reine Sibile. Il n’a d’ailleurs eu en aucun temps la signification que lui donne le texte de Venise : homme de condition inférieure, par opposition à chevalier. C’est garçon qui s’employait en ce sens, comme le prouve l’exemple cité aux notes. Jusque-là rien d’incertain ; mais pour le second vers peut y avoir doute. Je lirais volontiers :
En moi n’avés chevalier, ains garçon ;
Mais se vos plaist ceindre moi au giron
Le branc d’acier. . . . . . . . . . . .
Toutefois rien n’empêche de croire que le bon texte donnât :
Mais se vos plaist me ceindre au lez en son
ou : au lez selonc. Plus sûre est la correction du premier vers où je change le tour, contraint que j’y suis par la double forme gars, garçon, dont la deuxième seulement convient à la rime.
On comprend à quels développements m’entraîneraient des justifications comme celles qui précèdent. Je ne puis m’y laisser aller pour plusieurs raisons, et en particulier parce qu’il ne serait guère séant de faire la cuisine sous les yeux de ses convives. Tout au plus me permettrai-je,
- ↑ Italien gallone.