Aller au contenu

Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
vij
Préface.

Alors les soupçons s’éveillent. Pour les éclaircir, Charlemagne et ses barons se promettent de suivre le chien quand il reviendra. Il revient, fait découvrir le corps d’Aubri et en même temps le crime de Macaire.

Interrogé par Charlemagne, l’accusé nie et offre de prouver son innocence par les armes ; mais personne n’ose combattre un adversaire aussi puissant, aussi bien apparenté. La justice restera-t-elle donc sans champion ? Le vieux duc Naimes s’indigne à cette pensée, et propose de mettre aux prises l’accusé et l’accusateur, Macaire et le chien d’Aubri. L’empereur et ses barons s’empressent d’y consentir. Les parents même de Macaire acceptent avec joie une épreuve qui ne leur paraît pas redoutable. Le duel a lieu ; Macaire est vaincu. Il fait l’aveu de son crime et en subit la peine. Il est traîné partout Paris à la queue d’un cheval, et brûlé ensuite.

Cependant qu’est devenue la reine, cette victime innocente que Charlemagne n’espère plus revoir ?

Après la mort d’Aubri, elle a erré longtemps dans le bois où elle s’est réfugiée. Comme elle en sort, elle rencontre un pauvre bûcheron nommé Varocher, qui la reconnaît, s’étonne de la trouver seule, et lui offre ses services. Blanchefleur lui fait part de son infortune, de son exil, et le supplie de l’accompagner jusqu’à Constantinople, où sont ses parents. Le bûcheron n’hésite pas : il prend à peine le temps de dire adieu à sa femme et à ses enfants, et se met en route avec l’exilée.