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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 1.djvu/471

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Les aventures

vage, & jeter l’ancre à quelque distance de là. Tout ce qui nous restoit à faire, c’étoit d’attendre l’événement.

Les sept qui étoient débarqués se tenoient serrés ensemble en marchant du côté de la colline sous laquelle étoit mon habitation, & nous les pouvions voir clairement sans être apperçus. Nous souhaitions fort qu’ils approchassent davantage, afin de faire feu sur eux, ou bien qu’ils s’éloignassent pour que nous pussions sortir de notre retraite sans être découverts.

Quand ils furent au haut de la colline, d’où ils pouvoient découvrir une grande partie des bois & des vallées de l’île, sur-tout du côté du Nord-Est, où le terroir est le plus bas, ils se mirent de nouveau à crier jusqu’à n’en pouvoir plus, & n’osant pas, ce semble, se hasarder à pénétrer dans le pays plus avant, ils s’assirent pour consulter ensemble. S’ils avoient trouvé bon de s’endormir, comme avoit fait le premier parti que nous avions défait, ils nous auroient rendu un bon service ; mais ils étoient trop remplis de frayeur pour le risque, quoiqu’assurément ils n’eussent aucune idées du danger qu’ils craignoient.

Le capitaine croyant deviner le sujet de leur délibération, & s’imaginant qu’ils alloient faire une seconde décharge pour se faire entendre de leurs camarades, me proposa de tomber sur eux

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