Aller au contenu

Page:Apollinaire - Le Poète assassiné, 1916.djvu/231

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
117
LE POÈTE ASSASSINÉ

sont partis à cette heure et ont pris le train, car leur automobile n’était pas prête. Nous la leur enverrons par chemin de fer. Ils ne m’ont pas confié le but de leur voyage, mais je pense que ces pieux enfants ont affaire à Marseille. Je crois, au demeurant, les avoir entendus parler de cette ville. »

Croniamantal, pâle comme un linge, se leva alors :

« Excusez-moi, mes pères, leur dit-il, mais j’ai eu tort d’accepter votre hospitalité. Il faut que je m’en aille, ne m’en demandez pas la raison. Mais je garderai toujours un bon souvenir de la simplicité, de la gaîté, de la liberté qui règnent ici. Tout cela m’est cher au plus haut degré, pourquoi, pourquoi, hélas, n’en puis-je profiter ? »