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Page:Apollinaire - Le Poète assassiné, 1916.djvu/241

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XVII

Assassinat

Comme Orphée, tous les poètes étaient près d’une malemort. Partout les éditeurs avaient été pillés et les recueils de vers brûlés. Dans chaque ville, des massacres avaient eu lieu. L’admiration universelle allait pour le moment à cet Horace Tograth qui d’Adélaïde (Australie) avait déchaîné la tempête et semblait avoir à jamais détruit la poésie. La science de cet homme, racontait-on, tenait du miracle. Il dissipait les nuages ou amenait un orage au lieu qu’il voulait. Les femmes, dès qu’elles le voyaient, étaient prêtes à faire sa volonté. Au demeurant, il ne dédaignait pas les virginités ou féminines ou masculines. Dès que Tograth avait su quel enthousiasme il avait éveillé dans tout l’univers, il avait annoncé qu’il irait dans les princi-