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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/376

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Sainte-Hélène, donne à l’auteur le titre d’incomparable'. Flamsteed le proclamait le Tycho du Sud.

Une chose certaine, c’est que dans les Notes ou Mémoires que les Transactions philosophiques renferment, il allie partout la variété à la profondeur. Ajoutons qu’il rendit une pleine justice aux travaux de ses émules, et se montra exempt des préjugés nationaux auxquels tant d’esprits supérieurs n’ont pas su se soustraire. C’est ainsi, par exemple, qu’en combattant Descartes, il en parle toujours avec respect et admiration. Est-ce à dire qu’on ne trouverait pas dans les nombreuses questions traitées par Halley des parties faibles, et qu’il ne payât pas de tribut aux erreurs de son époque ? Nullement : témoin, pour ne citer qu’un exemple, le passage de son célèbre Mémoire de 1714, dans lequel il sc détermine pour le choix de la parallaxe du Soleil d’après la considération que l’harmonie du monde ne pouvait pas permettre que la Lune, planète secondaire, fût plus grande que Mercure, planète principale, et que Vénus, planète inférieure, dépourvue de satellite, surpassât en dimension notre Terre autour de laquelle circule un satellite remarquable.

Halley fut l’ami de Newton, plus âgé que lui de quatorze ans : ceci peut être cité comme un titre de gloire même pour un nominé du mérite de Halley. Il arracha à son ami, en 1686, la Philosophie naturelle, que ce grand homme ne s’empressait pas de publier, et s’en rendit l’éditeur. Cette union de deux hommes célèbres ne fut obscurcie par aucun nuage. Ce fait est d’autant plus digne de remarque que Newton était profondément pieux.