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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/75

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die des inconvénients auxquels elle est sujette, on peut remarquer qu’elle nécessite dans la monture de l’instrument des dispositions particulières. Lorsque la pièce à laquelle l’oculaire s’adapte a, comme dans les télescopes grégoriens (liv. iii, chap. xxiv, t. i, p. 150), une largeur beaucoup plus grande que la distance des deux prunelles, il est à peu près impossible de trouver une place convenable pour le diaphragme et le réflecteur ; car, à moins qu’ils ne soient assez éloignés, l’évaluation trigonométrique de l’image artificielle est sujette à erreur. D’autre part, si le diaphragme est trop loin, la vision à l’œil nu devient confuse, la comparaison des deux images se fait d’une manière imparfaite, et la longueur excessive des manivelles adaptées au disque mobile entraîne de telles difficultés, qu’à peine il est possible d’observer.

La rareté du micromètre à projection, ne m’a laissé qu’un seul moyen d’apprécier, abstraction faite des embarras dont je viens de parler, l’exactitude qu’on peut s’en promettre ; ce moyen a été de comparer des mesures de planètes faites par Herschel lui-même avec son instrument, à des déterminations du même genre que j’avais obtenues par d’autres méthodes très-précises. S’il était prouvé que les erreurs très-grandes que j’ai découvertes ainsi, et que personne ne sera sûrement tenté d’attribuer à l’habile observateur que je viens de nommer, n’ont pas tenu en partie à la grande aberration de sphéricité dont il semble bien difficile que les grands miroirs soient exempts, je n’hésiterais pas à regarder le micromètre en question comme un instrument très-défectueux et dont l’usage doit être entièrement proscrit.