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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/500

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d’expérience et une expérience effectuée, pour que j’eusse voulu présenter le petit appareil dont je viens de parler, comme un moyen assuré d’arriver à la comparaison de la lumière cendrée de la Lune à la lumière presque toujours constante ou variable, suivant des principes connus, de la portion de cet astre qui reçoit les rayons directs du Soleil. Des essais, mais en trop petit nombre, pour que j’en puisse tirer des conclusions générales, m’ont parfaitement réussi. Pour ne citer que celles de ces expériences faites plus récemment et dans lesquelles M. Laugier a bien voulu me prêter son concours, je dirai que le 16 mai 1850 l’intensité de la lumière cendrée était la quatre-millième partie de l’intensité de la partie éclairée du disque, et que le 2 juin suivant, la lumière cendrée était en intensité au-dessous de la sept-millième partie de la partie éclairée de la Lune.

N’est-on pas étonné d’entendre parler d’une expérience photométrique dans laquelle les deux lumières comparées directement sont dans le rapport de 1 à 7 000 ?

Galilée avait déjà cru remarquer que la lumière cendrée était plus vive pendant le décours de la Lune que durant la Lune croissante ; mais cette appréciation était fondée sur un aperçu vague et non sur une mesure quelconque.

Le grand philosophe expliquait cette différence d’intensité, par la considération que la face terrestre visible de la Lune renfermait pendant le décours, l’Europe, l’Afrique et l’Asie, tandis, au contraire, que pendant la Lune croissante, l’hémisphère terrestre, cause de la lumière cendrée, se composait en grande partie de la