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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/598

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que la vingt-cinquième partie du diamètre du Soleil), les objets parurent d’un rouge tirant sur l’eau vinée. »

Malgré la netteté, la précision de ce passage, j’ai cru devoir chercher si d’autres observateurs modernes n’auraient pas aperçu aussi le changement de couleur signalé par Clapiès et Plantade. Le Mémoire de Halley sur l’éclipse totale de 1715, m’a fourni les lignes qu’on va lire.

« Quand l’éclipse-fut arrivée à dix doigts (au moment où la Lune couvrit les dix douzièmes du diamètre du Soleil), l’aspect et la couleur du ciel commencèrent à changer, le bleu d’azur devint une couleur livide, mélangée d’une couleur pourpre. »

Dans l’éclipse du 28 juillet 1851, M. Airy, à Gottemburg, vit l’atmosphère s’empourprer au zénith quelque temps avant le commencement de l’éclipse totale. La plus grande partie du ciel était couverte de nuages.

On ne voudra peut-être pas croire que pour expliquer cet effet on a été jusqu’à supposer que le bord et le centre du Soleil n’ont pas la même teinte. Au reste, il me paraît possible de rendre compte du changement de couleur de l’atmosphère et de celui des objets terrestres sans recourir à d’autres principes qu’à ceux de la photométrie convenablement appliqués. Voici quelle est, suivant moi, la véritable cause du phénomène signalé par Plantade, Clapiès, Halley, et observé depuis par tous les astronomes.

Un corps sphérique a la propriété de disperser, de réfléchir dans tous les sens les rayons qui tombent sur sa