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Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/129

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15 juillet.

Épouser Lilian !… Toujours les mêmes mots me reviennent… Est-ce donc le parfum de jeunesse émanant d’elle qui m’a grisé et m’ôte la conception nette de mes sentiments réels ?… Par un effort de volonté, je m’efforce de reconquérir mon entière liberté de jugement ; et froidement, comme s’il s’agissait du destin d’un étranger, je me mets à raisonner… Si je redoute d’être entraîné par un enthousiasme passager que je regretterai plus tard d’avoir subi, je puis partir, afin de secouer le charme dont elle m’a enveloppé inconsciemment. Je ne lui ai jamais adressé une parole qui ressemblât même à un aveu ; et eût-elle vraiment éprouvé quelque chose du sentiment que lui prête Mme de Grouville, elle est trop jeune, — et trop fière, — pour