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Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/45

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rien d’intéressant ne doit échapper. Il s’était plu à rechercher toujours le pourquoi de ses impressions, douloureuses ou bienfaisantes, comme de celles des autres. Son esprit insatiable et chercheur avait fouillé toutes les questions, appris à douter beaucoup et acquis trop vite la certitude décevante que les grands problèmes de la vie morale ne peuvent avoir que des solutions relatives.

Ainsi, il était arrivé à se créer une âme compliquée, profondément triste, impossible à satisfaire, incapable d’illusions, que le travail seul pouvait encore passionner. Non pas qu’il l’aimât comme un élément de succès. Il ne tenait point au succès, l’appréciant en sceptique. Sa brillante réputation le laissait insensible. S’il souhaitait que ses œuvres fussent remarquables, c’était pour lui-même, pour la jouissance intellectuelle qu’il éprou-