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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 2.djvu/285

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puissamment à faire goûter aux hommes de couleur du Sud, l’à-propos et la justice de la mesure.

En partant du Port-au-Prince, Polvérel délégua à Pinchinat ses pouvoirs civils pour toute la province de l’Ouest : il l’avait mandé du Petit-Trou où il s’était tenu depuis l’attaque infructueuse du camp Desrivaux[1]. Précédemment, au mois d’avril, après la reddition du Port-au-Prince, Pinchinat avait été nommé commissaire du pouvoir exécutif près le conseil supérieur de l’Ouest et du Sud, que Polvérel et Sonthonax avaient réorganisé.

Dans l’ordre militaire, Montbrun avait le commandement supérieur de la province de l’Ouest, Polvérel avait également nommé A. Chanlatte (colonel de la légion de l’Égalité) au commandement du cordon de l’Ouest, formé de plusieurs communes du département actuel de l’Arlibonite : il avait son quartier général à Plaisance.

La Marmelade et Ennery, où commandaient Vernet et Duvigneau, avaient déjà trahi la cause républicaine, en passant sous les ordres de Toussaint Louverture. Malgré cette infamie de la part de deux hommes de couleur, Polvérel ne persista pas moins à avoir confiance en beaucoup d’autres. Quelques-uns imitèrent Vernet et Duvigneau, mais la plus grande partie répondirent dignement à la haute opinion que ce commissaire avait conçue de leur civisme.

Au nombre de ceux qui trahirent, après avoir eu des commandemens militaires, sont : Caze, aux Gonaïves ; Bucquet, à la Petite-Rivière ; Moun, aux Vérettes ; Savary, à Saint-Marc ; Lapointe, à l’Arcahaie.

Mais, Guillaume Bleck, capitaine de la légion de l’Ouest, envoyé aux Gonaïves pour prendre le comman-

  1. Réponse de Pinchinat, t. 1er, p. 12 et 13.