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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 2.djvu/489

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pole, a été remplacée par la République. Celle-ci, en s’intronisant par la convention nationale, a confirmé tous leurs pouvoirs qu’elle a fortifiés par de nouvelles dispositions. C’est aux Amis des noirs qu’ils le doivent.

Le résultat immédiat de ces opérations vigoureuses, est l’anéantissement complet de la puissance injustement acquise par les colons de Saint-Domingue. Désormais, ils ne pourront plus la réédifier : leur rôle sera toujours un rôle subalterne, sous tous les gouvernemens qui vont se succéder dans cette colonie. Toutefois, dans cette position secondaire, ils ne cesseront pas de faire tout le mal que le génie de l’enfer leur suggérera : oh ! ils en feront beaucoup !… Les commissaires civils eux-mêmes devront sans cesse lutter contre eux.

Ces commissaires ont pu, par le résultat obtenu, assurer la pleine exécution de la loi du 4 avril, objet principal de leur mission ; et cette loi met dans leurs mains une force positive qui leur servira à briser successivement presque toutes les résistances du parti colonial.

En effet, des factions se renouvellent bientôt dans les principales villes ; mais l’énergie de l’un et de l’autre commissaire les dissout par la déportation des factieux les plus remarquables, par la reddition de la capitale de la colonie qu’ils sont forcés de foudroyer. Ils organisent alors des corps de troupes dont les soldats sont pris dans les deux classes opprimées : ce fut là l’origine de la force armée créée à Saint-Domingue.

À ce moment, un nouveau gouverneur général y arrive, envoyé par le gouvernement révolutionnaire de la France qui s’est mépris sur son caractère et ses relations, qui ignore ses desseins. Heureusement, loin de révoquer les pouvoirs extraordinaires des commissaires civils, la con-