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Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/323

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ÆSKHYLOS.

Il ne tenait qu’à vous de vous exercer ; mais vous ne vous êtes point tournés de ce côté. Depuis, en faisant représenter les Perses, je vous ai appris à désirer vaincre toujours les ennemis ; et j’ai produit un chef-d’œuvre admirable.

DIONYSOS.

Moi, j’éprouvai une grande joie, en apprenant la mort de Daréios, lorsque le chœur, battant des mains, s’écria : « Iau ! Iau ! »

ÆSKHYLOS.

Voilà les sujets où les poètes doivent s’exercer. Remarquez, en effet, dès l’origine, combien les poètes de génie ont été utiles. Orpheus a enseigné les mystères et l’horreur du meurtre ; Musæos, les remèdes des maladies et les oracles ; Hèsiodos, l’agriculture, la saison des fruits, les labours ; et le divin Homèros, d’où lui est venu tant d’honneur et de gloire, si ce n’est d’avoir enseigné, mieux que personne, la tactique, les vertus et les armures des guerriers ?

DIONYSOS.

Il n’a pourtant rien appris à ce grand niais de Pantaklès : en effet, tout récemment, faisant partie d’une pompe, il avait attaché son casque à sa tête, oubliant d’y adapter l’aigrette.

ÆSKHYLOS.

Mais il a formé un grand nombre d’autres héros, parmi lesquels est le vaillant Lamakhos. Ma muse, tout imprégnée de lui, a célébré les vertus héroïques des Patroklès,