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Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/324

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des Teukros au cœur de lion, afin d’entraîner chaque citoyen à s’égaler à eux, dès qu’il entend la trompette. Mais, de par Zeus ! je ne mettais point en scène des Phædras impudiques, ni des Sthénébœas, et je ne sache point avoir jamais créé le personnage d’une femme amoureuse.

EURIPIDÈS.

Non, de par Zeus ! car Aphroditè n’était rien pour toi.

ÆSKHYLOS.

Et qu’il en soit toujours ainsi ! Mais qu’elle règne sans cesse attachée à toi et aux tiens ! Car elle a fini par te perdre toi-même.

DIONYSOS.

De par Zeus ! c’est tout à fait cela. Les crimes que tu imputais aux femmes des autres, tu en as été toi-même frappé.

EURIPIDÈS.

Eh ! malheureux ! Quel tort mes Sthénébœas font-elles à l’État ?

ÆSKHYLOS.

Que tu as poussé des femmes honnêtes, épouses d’honnêtes citoyens, à boire la ciguë, prises de honte en face de tes Bellérophôns.

EURIPIDÈS.

Est-ce que j’ai mis en œuvre une fausse légende relative à Phædra ?