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Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/447

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comme cela, vous le figurez-vous ? Et pensez-vous que je ne dise rien de sensé ?

LE CHŒUR.

Quel air sérieux chez ce retors ! Tes jambes vont crier : « Iou ! Iou ! » Elles font appel aux khœnix et aux entraves.

KARIÔN.

La lettre que tu as tirée au sort aujourd’hui te désigne pour juger dans le cercueil : pourquoi n’y vas-tu pas ? Kharôn te donnera ton insigne.

LE CHŒUR.

Puisses-tu crever ! Que tu es donc grossier et fripon par nature, toi qui nous trompes, et qui n’as pas le cœur de nous dire pourquoi ton maître nous a mandés ici, nous qui, chargés de labeurs, privés de loisirs, sommes accourus avec empressement, laissant de côté de nombreuses racines d’ail.

KARIÔN.

Eh bien, je ne vous le cacherai pas davantage. C’est Ploutos, mes amis, que mon maître amène : il va vous enrichir.

LE CHŒUR.

Serait-il vrai que nous allons tous devenir riches ?

KARIÔN.

Oui, de par les dieux ! et même des Midas, s’il vous vient des oreilles d’âne.

LE CHŒUR.

Quelle joie pour moi ! quel ravissement ! Je veux danser de plaisir, si ce que tu dis est réellement vrai.