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Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/448

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KARIÔN.

Et moi je veux — Threttanélo — imiter le Kyklops et vous faire marcher ainsi à coups de pied. Allons, mes enfants, redoublez vos cris, bêlez à la façon des brebis et des chèvres odorantes : suivez, le phallos en arrêt, et, comme des boucs, soyez tout à l’amour.

LE CHŒUR.

Et nous, de notre côté, — Threttanélo, — nous chercherons le Kyklops en bêlant, et si nous t’attrapons gorgé de vin, la besace pleine de légumes sauvages, imprégné de rosée, ivre-mort au milieu de tes brebis et gisant endormi, nous prendrons un grand pieu brûlé par le bout et nous te crèverons l’œil.

KARIÔN.

Et moi, cette Kirkè qui par ses philtres magiques contraignit, à Korinthos, les compagnons de Philonidès à manger, comme des pourceaux, le gâteau de fange qu’elle avait pétri elle-même, je reproduirai toutes ses façons d’agir. Et vous, grognant de plaisir, suivez votre mère, petits cochons.

LE CHŒUR.

Si tu es cette Kirkè qui use des philtres magiques pour barbouiller les compagnons, nous, dans notre joie, pour imiter le fils de Laertès, nous te prendrons par les génitoires, nous te frotterons le nez de fiente, comme à un bouc ; et toi, en véritable Aristyllos, la bouche entr’ouverte, tu crieras : « Suivez votre mère, petits cochons ! »

KARIÔN.

Allons, voyons, maintenant, faites trêve de railleries,