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Page:Aristote - Poétique et Rhétorique, trad. Ruelle.djvu/120

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tique, ni de la rhétorique, mais bien la science dont on possède les principes.

XXII. La plupart des enthymèmes se rapportent à des espaces particulières et individuelles ; ceux qui proviennent des lieux communs sont en plus petit nombre. Aussi, à l’exemple de ce qui s’est fait dans les Topiques, il faut ici distinguer, parmi les enthymèmes, les espèces et les lieux qui les fournissent. Or j’appelle espèces[1] les propositions prises pour chaque genre particulier, et lieux[2] ce qui est commun à tous indistinctement. Parlons d’abord des espèces et abordons les genres de la rhétorique ; voyons comment les diviser et les dénombrer, puis considérons séparément, pour chacun d’eux, les éléments et les propositions qui s’y rattachent.

CHAPITRE III

Des trois genres de la rhétorique : le délibératif, le judiciaire, le démonstratif.

I. Il y a trois espèces de rhétorique ; autant que de classes d’auditeurs, et il y a trois choses à considérer dans un discours : l’orateur, ce dont il parle, l’auditoire. Le but final se rapporte précisément à ce dernier élément, je veux dire l’auditoire.

II. Il arrive nécessairement que l’auditeur est ou un simple assistant (θεωρός), ou un juge ; que, s’il


  1. Ou propositions spéciales. Cp. Thurot, l. c., appendice 8.
  2. Aristote n’associe jamais κοινός au mot τόπος, qui, pour lui, désigne proprement un procédé d’argumentation commun soit aux trois classes de questions dialectiques, soit aux trois genres de discours (Thurot, l c., p. 268).