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Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/24

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XX
PRÉFACE

saurais expliquer par aucun exemple des choses corporelles qui n’en soit fort différent, au lieu que les vestiges du cerveau le rendent propre à mouvoir l’âme en la même façon qu’il l’avait mue auparavant, et ainsi à la faire souvenir de quelque chose, tout de même que les plis qui sont dans un morceau de papier ou dans un linge, font qu’il est plus propre à être plié derechef comme il était auparavant que s’il n’avait jamais été ainsi plié. » (Tom. IX, p. 167.) Enfin, s’exprimant à peu près dans les mêmes termes qu’Aristote, il dit : « Il ne suffit pas, pour nous ressouvenir de quelque chose, que cette chose se soit autrefois présentée à notre esprit, et quelle ait laissé quelques vestiges dans le cerveau, à l’occasion desquels la même chose se présente derechef à notre pensée ; mais, de plus, il est requis que nous reconnaissions, lorsqu’elle se présente pour la seconde fois, que cela se fait à cause que nous l’avons auparavant aperçue. » (Tom. X, p. 157.)

Le point le plus grave de cette théorie, c’est la distinction que fait Descartes entre la mémoire matérielle et la mémoire intellectuelle. Aristote l’a indiquée également ; mais il ne semble pas y avoir attaché l’importance que lui donne le philosophe français. Si je comprends