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Page:Aristote - Psychologie, trad Barthélemy Saint-Hilaire, 1847.djvu/33

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XXIX
PRÉFACE

tinction, qui lui paraît fondée sur les faits ; et, comme Aristote aussi, il croit que les animaux ont la mémoire, mais n’ont pas la réminiscence. Aristote avait donné de cette différence des raisons très-profondes, que le philosophe écossais aurait pu reproduire.

Voilà tout ce qu’on trouve dans Reid sur la mémoire ; et l’on peut voir que pour cette faculté proprement dite, ses travaux n’ont pas dépassé ceux d’Aristote, qu’il a connus, mais qu’évidemment il n’a point appréciés.

Dugald Stewart donne à la mémoire tout un long chapitre, dans son grand ouvrage qu’il a dédié à Reid ; mais les théories du disciple sont moins complètes encore que celles du maître, et son érudition encore plus faible. Après quelques remarques qu’il trouve lui-même un peu subtiles sur les diverses acceptions du mot Mémoire, il divise la mémoire selon qu’elle est spontanée ou volontaire. Cette seconde espèce de mémoire est la réminiscence ; mais comme Stewart ne semble pas connaître Aristote, ni se rappeler les travaux de son propre maître, il crée un mot nouveau pour désigner la réminiscence, et il l’appelle recollection. (Éléments de la philosophie de l’esprit humain, troisième édition anglaise, 1808, p. 404.) Il essaye en-