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Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/16

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UNE SECONDE MÈRE.

sa sœur ne travaillent que lorsqu’ils le veulent et ils ne le veulent pas souvent.

Ils sont bien abandonnés, hélas ! les pauvres petits ! Ils ont perdu leur mère deux ans auparavant et, depuis lors, ils poussent un peu à l’aventure, comme de petites plantes sauvages.

Leur père, M. de Brides, absorbé par son chagrin, ne s’occupe guère que de ses chevaux et de ses chiens ; aussi ses enfants sont-ils presque exclusivement livrés à Lison, leur bonne, qui les laisse faire tout ce qu’ils veulent, du matin au soir.

Ce n’est pourtant pas une méchante fille, cette Lison, seulement elle est bavarde, terriblement bavarde et elle ne pense guère à autre chose qu’à faire marcher sa langue sans trêve ni repos.

Du reste, la voilà là-bas qui cause avec le facteur : le facteur est pressé, Lison l’arrête, le retient, le facteur a grand’peine à se débarrasser d’elle.

Un quart d’heure passe ainsi, Jacques lit toujours. Puis son livre lui tombe des mains ; il reste les yeux fixes, un pli entre les sourcils, et