Aller au contenu

Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
153
À LA SAULAIE.

Jacques.

Comme on enfonce !

Mme de Hautmanoir.

Là encore ça va bien, ce n’est pas dangereux, mais, beaucoup plus loin, dans les parages du Mont, se trouvent ce qu’on appelle les sables mouvants. Des cours d’eau passent sous le sol et se déplacent sans qu’on puisse s’en apercevoir. Si l’on a le malheur de s’aventurer dans ces endroits-là, on enfonce : les genoux, la taille, les épaules, la tête, tout le corps y passe, c’est ce qu’on appelle l’enlizement. Bien des gens, raconte-t-on, y ont trouvé la mort. Et c’est une mort terrible, comme vous voyez.

Jacques.

On dirait que la mer est venue jusqu’où nous sommes.

Mme de Hautmanoir.

En effet, elle a recouvert toute cette partie, dans des temps très anciens, puis elle a perdu du terrain, et, le plus curieux, c’est qu’avant ces temps, pourtant déjà bien reculés, d’immenses forêts occupaient ces étendues.