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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/101

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fait que se défendre, de même, le 2 avril, c’est Versailles qui, pour la seconde fois, commença l’attaque, sans y avoir été provoqué, alors que la Commune, pas plus que le Comité central, n’avait accompli, contre le gouvernement traître et fugitif, un seul acte d’hostilité matérielle.

Pourquoi la Commune, en effet, aurait-elle voulu la guerre civile ? Outre qu’elle était composée des hommes qui, sous le premier siége, avaient lutté avec le plus d’énergîe contre l’invasion étrangère, qui avaient soufflé le feu de leur colère patriotique à Paris entier, et qu’il ne pouvait leur convenir de donner, à l’étranger vainqueur, le spectacle de nos dissensions intestines ; outre que, ces bons Français, qui composaient la Commune, ne pouvaient désirer que la France affaiblie, meurtrie, sanglante, achevât de se déchirer de ses propres mains, la Commune n’avait aucun intérêt à faire la guerre, à remettre au sort des armes, de la force brutale du nombre, le salut d’une Révolution qui n’avait qu’à durer, qu’à vivre, pour triompher.

Aucun des membres intelligents de l’assemblée, d’ailleurs, ne se faisait illusion sur la solution finale, au cas où l’on aurait recours à l’argument du canon. Ils comprenaient tous combien, enfermés dans une ville isolée, bloqués entre deux armées, coupés de toute communication avec le reste de la France, notre position était mauvaise, désavantageuse. Ils savaient de plus que le peuple de Paris venait de supporter cinq mois d’un siège cruel, qu’il était épuisé par les privations, et ils avaient une pitié profonde de ce peuple qui ne sent plus sa fatigue, dès qu’une grande idée réclame son dévouement.

Le moment était passé de lutter avec avan-