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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/115

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songe à venger sa mort, et frappe quelques otages, brûle les Tuileries et le grenier d’abondance pour prolonger d’une heure son effroyable agonie, vous osez dire que c’est lui qui tue, que c’est lui qui incendie !

Vous mentez ! — L’assassin, c’est vous ! — C’est vous, l’incendiaire !

Si vous n’aviez pas espéré, calculé, voulu, combiné ces représailles, si maigres qu’elles aient été, jamais elles ne se fussent produites à ce moment, où, inutiles, elles ne nuisaient qu’à la Révolution.

Oui, c’est vous, vous seuls, qui les avez voulues !

C’est vous qui avez chargé les fusils, car vous saviez que ce peuple détenait des ôtages, et il dépendait de vous de les sauver.

On vous avait offert de vous rendre l’archevêque et vous aviez refusé ! — Pourquoi ? — Parce que le clergé rêvait, pour remonter ses actions ; de compter une victime qu’il pût transformer en martyr. Or, l’archevêque de Paris, gallican, mal avec le pape et les jésuites de Rome, par sa mort vous donnait ce martyr à peu de frais, puisque vous le détestiez, ne le trouvant pas assez forcené. — Sa mort, les ultramontains l’eussent payée à Thiers, car, en frappant un gallican et un prêtre, elle satisfaisait doublement l’intérêt et la haine de l’Eglise.

Thiers vous a donc donné ce cadavre sciemment, par un de ces calculs machiavéliques qui lui faisaient croire à son propre génie, quand ils ne demandent tout au plus que de la simple scélératesse.

Vous espériez mieux, sans doute. Vous espériez que ce peuple, fou de rage,