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Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v3.djvu/131

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existé. Elle sera le résultat de l’élévation du niveau général, de l’échange et de la communion des idées. Elle sera le magnifique héritage de paix, de concorde, d’union, que les générations passées et présentes, à force de luttes sanglantes et d’héroïques efforts, légueront aux générations futures. Mais nous n’en sommes pas encore là. C’est à peine si nous nous y acheminons.

Ceux-là même qui parlent le plus haut et le plus souvent de l’unité humaine, ne songent, en réalité, qu’à cette minorité des hommes, en Europe et en Amérique, qui sont arrivés à un certain degré de développement uniforme qui les rapproche de plus en plus. — C’est pour eux qu’ils stipulent, c’est eux qu’ils comprennent dans leurs plans unitaires, — Ils sont contraints de laisser en dehors, pour le moment, ces autres hommes qui peuplent les steppes immenses de l’Asie, les déserts de l’Afrique et de l’Australie, les îles de l’Océanie, c’est-à-dire les trois quarts du globe habité.

Ceux-là on les traite comme de véritables troupeaux. L’Européen s’implante chez eux sans scrupule, et les égorge s’ils résistent. Ils appartiennent au premier occupant. — Le droit des gens n’existe pas pour eux.

Est-il nécessaire, d’ailleurs, sans admettre ni justifier cette exportation du droit de conquête, de rappeler que certains sauvages de la Nouvelle Hollande et d’autres contrées, sont beaucoup moins éloignés du singe que de l’Européen, et qu’à côté de la petite humanité blanche, caucasique, grande parle développement cérébral, il y a deux ou trois autres humanités, jaune, rouge, noire, qui n’ont encore presque rien de commun avec nous ?